Les incandescences

des images qui racontent dans un murmure des existences que nous pourrions croiser, des corps que nous pourrions
embrasser, des yeux dans lesquels nous pourrions nous perdre. Il ne décrit pas - il suggère, et le pouvoir de
l’imaginaire prend sa place dans cet espace paisible ; ce qui est représenté offre au spectateur le temps qui
s'écoule, et, s'il s'est immobilisé un instant, il nous tient en haleine par son calme et sa lenteur. En
s'abandonnant au charme du moment, cette photographie déroule momentanément les regards et les
postures, comme un voile léger qui lui donnerait un éclat soyeux, et les ombres qui l’encercle ranime nos
souvenirs enfouis, nous pouvons maintenant identifier nos désirs secrets.
Les diptyques sont des confrontations d’images qui créent de nouveaux liens, qui racontent de nouvelles
histoires, toujours différentes. Ils libèrent et mettent en valeur le hors-champ, ce que l’on ne peut pas
apercevoir à la surface de l’image. Ceux qui composent la série des « Incandescences » sont construit sur
la césure, un vide noir qui selon divise ou assemble, deux images qui s’ajustent et se rejoignent comme une
histoire où la fin serait aussi le début, en ouvrant le cadre à de nouvelles interprétations … par cette
combinaison particulière l’image photographique devient une mémoire qui lutte avec sa dispersion, selon ses
propres et secrètes règles.